Il est temps de plonger dans un univers original qui semble familier avec le jeu indie Narita Boy. Un projet qui a d’abord vu le jour via Kickstarter avec des objectifs atteints et des promesses raisonnables, et que l’on peut dorénavant découvrir sur PC et console.

Attention, il ne s’agit pas d’un AAA développé par une équipe de 200 personnes à travers le monde, mais d’un jeu conçu avec beaucoup d’amour (et de pixels) par une équipe dont le coeur est composé de 7 personnes (Studio Koba).

Narita Boy devrait vous envouter avec son ambiance rétro et son gameplay simple mais efficace.

L’univers

Narita Boy est un hommage complètement assumé à Tron et aux années 80. Au lieu de surfer sur la vibe de ce monument cinématographique avec quelques clins d’œil, le jeu n’hésite pas à y aller franco, la preuve en image avec cette cover du jeu qui reprend les codes de l’affiche du film à 100%

Mais si Narita Boy s’est inspiré sur le fond de Tron, ce n’est pas un simple plagiat mais bel et bien une façon originale de revisiter le concept du royaume virtuel, du héros venu de la réalité pour sauver ce monde et de l’IA qui veut conquérir l’univers ou presque.

Il faut avouer que ce fantasme du voyage dans l’univers informatique n’a pas eu beaucoup de représentations réussies depuis Tron (on pourrait parler de Matrix) et c’est donc les bras ouverts que vous pouvez accueillir Narita Boy si l’ambiance rétro-futuriste et le concept de la « digital frontier » est votre dada.

« A digital frontier. I tried to picture clusters of information as they moved through the computer. What did they look like? ». A chaque fois que j’écoute une musique du jeu ou que je lançais ma partie, j’avais cette phrase qui me venait en tête.

Le jeu

Narita Boy nous permet d’incarner un jeune garçon qui se fait « aspirer » par son ordinateur dans un jeu auquel il est en train de jouer. Il est l’unique personne capable de sauver le monde numérique de la propagation des ennemis virtuels qui ravagent cet univers pixélisé.

La première constatation, c’est que le monde de Narita Boy est un environnement riche et complexe. Il regorge de PNJ qui vous expliqueront où vous devez vous rendre, comment vous pouvez faire évoluer votre personnage ou encore les détails de comment le mal s’est répandu dans le code source du royaume numérique.

Si le principe de base est simple, c’est à dire parcourir les 3 régions chromatiques pour vous rendre dans la capitale et détruire la menace qui s’y trouve, il y a un nombre impressionnants d’endroits où il faut se rendre pour pouvoir avancer dans notre aventure. Pour voyager à travers le royaume il faut trouver des clefs souvent gardées par des boss et autres ennemis pas très fréquentables, ce qui nous obligent à explorer (de façon très simple) le monde qui nous entoure.

On prend plaisir à découvrir les niveaux qui se succèdent car les décors sont simplement magnifiques. La direction artistique de Narita Boy est sans aucun doute le gros plus qui fait que ce jeu sort du lot.

L’univers en pixel art a un effet rétro qui respecte les règles du genre en ajoutant des effets visuels pour donner un effet « TV cathodique » à l’affichage. Les pixels sont « flous » comme ils l’étaient quand vous lanciez Sonic sur votre MegaDrive et c’est ce qui rend l’univers magique.

Ce côté rétro est accentué par deux choses et le premier c’est sa musique. Composée par Salvador « Salvinsky » Fornieles, elle épouse parfaitement l’univers avec ses mélodies électroniques. On est dans un univers envoutant qui nous fait penser à des sonorités des Daft Punk (et Tron du coup) ou de Kavinsky.

Et en plus de cette musique vraiment parfaite, on a un soucis du détail dans les clins d’oeils qu’on retrouve dans tout l’univers.

Notre héros pourra par exemple surfer sur une disquette et c’est assez marrant de se dire que les jeunes de moins de 18 ans ne savent peut être même pas à quoi ça sert.

Alors Narita Boy est beau, mais il est aussi fun. Notre héros enchaîne les combats contre des vagues d’ennemis et pour s’en sortir on dispose non pas de plusieurs armes, mais de plusieurs attaques différentes.

Durant l’aventure, on apprend de nouvelles techniques de combats qui nous permettront de briser la défense de nos adversaires, de casser leurs armures ou d’esquiver leurs attaques.

Narita Boy est armé essentiellement de son épée qui peut aussi servir de fusil à pompe si vous le souhaitez (plutôt pratique), et le fait d’offrir seulement ces deux armes est suffisant car l’idée est d’utiliser le plus habillement possible les compétences que l’on apprend pendant l’aventure.

En effet, en plus de ce gameplay simple, ça se corse un peu avec la possibilité d’invoquer une sorte de divinité de façon temporaire.

Le jeu joue énormément sur les trois couleurs primaires que sont le jaune, rouge et bleu, et certains ennemis seront flagués d’une de ces couleurs. Vous avez alors la possibilité d’invoquer le pouvoir d’une couleur pour effectuer plus de dégâts aux ennemis de cette même couleur.

Attention toutefois car le jeu est à double tranchant. Vous infligez plus de dégâts mais les ennemis aussi, c’est donc quitte ou double suivant votre talent en combat.

Les phases de combats sont dynamiques car Studio Koba a eu la bonne idée de créer un grand nombre d’ennemis. Chaque nouvel adversaire possède un pattern qui lui est propre et vous devrez vous adapter à chacun.

Par exemple, un ennemi créera une onde de choc sur le sol lorsqu’il frappera avec son épée et vous devrez l’éviter. Un autre lévitera et vous projettera des rayons lasers. S’il est difficile de comprendre tout de suite le style de combat de son adversaire, on le retient facilement une fois le premier ennemi battu.

Sur le papier on se dit que c’est assez simple mais tout se complique quand vous affrontez 3 ou 4 ennemis différents et qu’il faut réussir à tous les gérer en même temps.

Votre personnage ne regagne pas de vie avec le temps, c’est la que le jeu se complique. Pour vous soigner, vous devez remplir une jauge de « pouvoir » en frappant vos adversaires. Une fois cette jauge remplie, il faudra vous concentrer quelques instants sans bouger pour regagner un point de vie, période pendant laquelle vous serez vulnérable.

Autant vous dire qu’en plein combat il faudra être bon niveau timing sous peine de regénérer un point de vie tout en en perdant 3 autres.

Le jeu est peuplé de bonnes idées et de moments magiques. Des passages artistiques réussis où l’on traverse pendant quelques instants le jeu d’une façon différente. Que ce soit sur un animal numérique, dans un robot géant ou en surfant sur une disquette.

La durée de vie

Comptez entre 6h et 7h pour terminer le jeu entièrement, en découvrant toutes les compétences et les objets cachés. Vous pourrez recommencer l’aventure si vous n’aviez pas profité complètement de l’univers que vous propose Narita Boy, car il serait dommage de passer à coté de tout le background que nous propose le jeu.

Verdict

Les points positifs

  • La direction artistique magique
  • La musique est parfaite
  • Les combats hyper dynamiques

Les points négatifs

  • On voudra pouvoir y jouer plus longtemps

Mentions spéciales

En résumé

Narita Boy nous fait voyager dans un royaume numérique original où l'histoire riche et complexe nous accompagne constamment. <br><br>Les combats sont agréables et ils ponctuent avec brio les phases d'exploration dans ce monde imaginaire magnifique. <br><br>Laissez vous tenter par ce jeu à l'ambiance rétro et au gameplay moderne qui vous fera voyager et sauver le monde avec votre techno-sword (vous ne le regretterez pas).

Où se trouve la note attribuée au jeu dans ce test ?
C'est simple, il n'y en a pas. Nous pensons que l'expérience offerte par un jeu vidéo ne peut être réduite à une notation arbitraire aussi complexe soit-elle. Nous vous invitons à lire l'ensemble du test ainsi que le verdict qui donnent une idée assez détaillée sur l'expérience procurée par le jeu.