Je me suis plongé dans mon backlog à l’occasion de la sortie de Neva, le second titre de Nomada Studio. Quoi de mieux que de lancer GRIS, leur première pépite, pour capter un peu le style de jeu que nous offre ce petit studio sans prétention.

Maintes fois félicité pour son style visuel et son univers sonore, je viens donc de rattraper mon retard de quelques années en me lançant dans cette aventure narrative sans texte et sans guide.

L’univers

GRIS nous emmène dans un monde original au style reconnaissable au premier coup d’œil. Un mélange d’encre et de coups de crayon qui nous donnent l’impression d’évoluer sur une toile presque vierge. Notre monde prend vie au fur et à mesure de notre histoire aussi bien visuellement que musicalement.

Le coté minimaliste de l’environnement permet à notre œil de faire attention à tous les détails qui se trouvent ça et là dans les chapitres que l’on traverses.

Le jeu

Le jeu nous place aux commandes d’une jeune fille qui se retrouve esseulée dans un monde sans couleur et sans vie. On commence par tomber au milieu d’un désert, sans repère ni direction. GRIS va nous conter une histoire, ou plusieurs. Ici pas de texte pour nous expliquer d’où l’on vient, où l’on va ou ce qu’on doit faire.

Notre protagoniste se déplace dans un monde en deux dimensions où la vie va prendre le dessus au fur et à mesure de nos péripéties. GRIS est un jeu de plateforme assez simple avec un gameplay basique mais magnifiquement réalisé. Notre personnage va débloquer des capacités pendant son aventure et celles ci vont nous permettre d’avancer face aux défis que l’on va rencontrer.

On ne parle pas de pouvoirs magiques mais plutôt de façons imagées des qualités et émotions dont notre héroïne va devoir faire preuve. GRIS n’est pas un jeu de vitesse ni une expérience qui va demander des compétences surhumaines ou beaucoup d’entrainement pour en venir à bout. C’est un média magnifiquement utilisé pour nous transmettre une histoire, nous faire vivre des émotions et nous permettre de réfléchir sur un sujet complexe de façon ludique.

On retrouve des jeux de plateforme assez simples avec une courbe d’apprentissage bien pensée, des énigmes très light mais surtout un univers visuel en constante évolution. On veut en voir un peu plus à chaque pas. Le jeu gagne en couleur pendant notre aventure et on est toujours un peu plus émerveillé par ce que GRIS nous propose.

Pour réussir à nous envouter, les développeurs ont pensé à tout ou presque et c’est sans doute ces petits détails qui font toute la différence. Dans GRIS il n’y a pas de jauge de vie. On ne peut pas mourir, on ne peut que recommencer un saut raté, mais aucun échec n’est définitif. C’est un mode de jeu qui correspond au pèlerinage que nous réalisons et au message que le jeu souhaite porté.

GRIS a son style bien à lui, mais s’il fallait le comparer à d’autres monuments de notre « pop culture », j’oserai dire qu’il s’agit à mon sens d’un magnifique mélange de plusieurs œuvres qui elles aussi nous ont marqué par leur histoire et leur direction artistique: Studio Ghibli, Ori and the Blind Forest, Ico et Journey.

Ces histoires fortes qui nous permettent de comprendre nos émotions en nous faisant partager l’histoire de personnes comme vous et moi.

L’atmosphère

Comme notre héroïne, l’univers dans lequel nous avançons évolue. On passe d’un monde désertique et monochrome à une lieu plein de vie, de couleur et de musique. Tout ne se fait pas en quelques minutes, il faut passer par plusieurs étapes pour en arriver là. Dès étapes nécessaires qui nous permettent de grandir, de nous retrouver et de relever les défis.

La durée de vie

Il faut compter environ trois petites heures pour venir à bout de GRIS. Le jeu ne mise pas sur sa difficulté mais sur son univers pour vous donner envie d’y replonger. Une fois terminé, vous pouvez sélectionner le chapitre que vous voulez rejouez et vous mettre à la recherche de souvenirs éparpillés ça et là.