Développé par le studio finlandais Housemarque, Returnal est un jeu d’action à la troisième personne exclusif à la PlayStation 5.

Après Demon’s Souls, c’est le second jeu exclusif à la dernière console de Sony et c’est donc naturellement que les projecteurs se sont tournés vers cet ovni du jeu vidéo lors de sa sortie fin avril.

Après nous avoir fait vibrer sur PS4 avec Resogun, le studio se lance ici un défi de taille: créer un rogue-like, en 3D, avec une vue à la 3ème personne, sur console. Difficile de le comparer à un autre hit sans devoir faire de concession tant les rogue-like de ce genre ne sont pas légion.

L’univers

Returnal nous propose une histoire complètement originale sortie tout droit de la tête des écrivains de l’équipe de Housemarque. Il ne s’agit pas de la suite d’un autre jeu et c’est un véritable coup de poker de la part du studio qui l’a développé.

On va vivre une expérience inédite sur une planète extra-terrestre, où les rencontres que l’on pourra faire seront toujours hostiles. La solitude deviendra notre meilleure amie, car c’est bien la seule constante de cette aventure dérangeante.

Côté ambiance, on se retrouve au début dans un univers très « Alien », qui va tourner petit à petit vers un style plus personnel mais toujours angoissant.

Le jeu

Returnal est un rogue-like et il respecte plusieurs règles qui définissent ce genre. Si vous n’êtes pas familier avec ce type de jeu, je vais essayer de vous résumer les principes de base.

Lorsque vous lancez le jeu pour la première fois vous découvrirez une courte cinématique qui place de façon très succincte les bases de notre histoire. On incarne Selene, une voyageuse de l’espace (éclaireuse pour être plus précis) qui s’écrase on en sait pourquoi sur une planète inconnue (Atropos).

On commence l’aventure à coté de notre vaisseau Helios devenu inutile (il ne volera plus, c’est sûr) et notre seule solution pour s’échapper de ce monde est d’envoyer un signal de secours. On va donc essayer de trouver un endroit pour envoyer un message de détresse, et pour cela il va falloir travers des mondes peuplés d’ennemis (qui ne font rien d’autre de leurs journées que de nous attendre).

Armée de votre pistolet, vous contrôlez Selene à travers des niveaux (= biomes), en essayant de tuer les ennemis que vous rencontrez tout en ramassant les objets qui se trouvent sur votre chemin.

Malgré votre talent incontestable, il est fort probable que vous vous fassiez tuer durant l’aventure et c’est la que le principe du rogue-like entre en action.

Lorsque l’on meurt dans Returnal, on se réveille à nouveau à côté du vaisseau, au même endroit où notre aventure a débuté lorsque l’on a lancé le jeu pour la première fois.

Tous les objets que l’on a pu ramasser disparaissent et on doit repartir à nouveau à l’aventure « from scratch ». Pour que le challenge reste intéressant, votre nouvelle partie ne ressemblera pas à la précédente.

En effet, les biomes sont composés de pièces que l’on traverse et l’ordre des ces pièces est défini aléatoirement au moment où votre nouvelle partie commence.

Allez comprendre que si l’équipe de développement a construit 50 pièces différentes pour le premier biome, lorsque votre partie démarre le jeu « fabrique » un nouveau labyrinthe en choisissant une vingtaine de pièces parmi celles disponibles pour ce biome.

L’ordre est alors aléatoire, tout comme les ennemis qui vous attendront dedans et les objets que vous pourrez croiser. Vous devrez adapter votre style de jeu aux différentes armes que vous trouverez et aux ennemis qui vous feront face.

Returnal propose un univers riche en tout point. D’un côté avec au moins une dizaine d’ennemis différents par biome, mais aussi le fait de mélanger les ennemis et l’enchainement des salles qui nous obligent à être attentif constamment.

De l’autre avec le nombre d’objets et d’armes. Pendant notre aventure on rencontrera des armes complètement différentes pour nous permettre de jouer avec le style qui nous correspond le mieux. Si on pourra compter sur un fusil d’assaut et un fusil à pompe, on se tournera rapidement vers des armes moins conventionnelles et au fonctionnement plus original pour combattre les aliens.

Les armes que l’on utilise s’améliorent avec le temps et bien qu’on recommence chaque partie avec notre pistolet, les améliorations débloquées sur les armes resteront actives lorsqu’on les ramassera à nouveau. De cette façon le jeu devient plus « simple » à mesure que l’on avance et ce malgré nos défaites successives.

Housemarque propose avec Returnal une utilisation originale des gâchettes adaptatives. Si on a l’habitude de viser avec la gâchette gauche dans la plupart des jeux, ici cette gâchette propose deux niveaux de « zoom » avec un cran d’arrêt entre les deux.

Une pression « faible » servira simplement à zoomer un peu pour utiliser notre arme de façon classique tandis qu’une pression complète nous permettra d’utiliser le tir secondaire de notre arme. On pourra donc en plein combat tirer avec la gâchette droite comme d’habitude, mais déclencher un tir plus puissant (et différent) suivant la pression sur la gâchette gauche.

Sur le papier l’idée est bonne, en jeu l’idée elle est excellente.

C’est ce type d’idée qui fait que le gameplay de Returnal est un vrai bonheur. Notre personnage répond instantanément aux ordres de la manette, le jeu est fluide et les déplacements sont rapides. On peut sauter, « dasher » quelques secondes pour éviter une attaque, enchainer avec une attaque au corps à corps avant de lancer son grapin pour rejoindre une plateforme en hauteur.

Les combats sont dynamiques, aussi bien horizontaux que verticaux puisqu’on joue souvent sur plusieurs étages dans les niveaux, et les armes jouent sur le fait que certains projectiles retombent au bout de quelques instants (de façon réaliste).

Autre bon point concernant les combats, c’est la gestion du rechargement éclair. Une fois votre chargeur épuisé, vous avez la possibilité de réussir une sorte de QTE pour recharger plus rapidement votre arme et parfois obtenir des bonus.

C’est une option indispensable en combat qui peut se retourner contre vous car si vous ratez, vous allez enrailler votre arme pour quelques secondes. Des secondes parfois précieuses si vous êtes face à un boss par exemple.

On ne peut pas parler de Returnal sans parler des objets extraterrestres que l’on rencontre. Durant notre partie on trouve des « parasites » que l’on peut installer sur notre armure afin d’améliorer notre capacité. Mais qui dit bonus dit malus. Un parasite vient toujours avec un côté positif et un côté négatif.

On pourra par exemple avoir un parasite qui nous permettra de faire 50% de dégât en plus au corps à corps, mais notre « dash » mettra 50% plus de temps à se recharger. C’est une bonne idée car c’est au joueur de choisir s’il veut ou non prendre un parasite pour obtenir aussi bien le coté positif que le côté négatif de l’objet.

L’utilisation de la DualSense est ici complète. En plus des gâchettes adaptatives pour les armes, les vibrations haptiques sont constamment utilisées, que ce soit pour l’environnement (les gouttes de pluie) ou pour les armes avec des vibrations suivant les armes utilisées.

Idem avec le haut parleur dans la manette qui nous indique quand notre tir secondaire est prêt. Un choix assez étrange sur ce point car le jeu met en avant l’utilisation de l’audio 3D (via casque), et autant vous dire que lorsqu’on joue avec un casque on entend plus du tout le haut parleur de la manette.

Un gameplay agréable et des bonnes features ne font pas tout, et Housemarque nous offre un univers fantastique pour couronner le tout.

Returnal se déroule sur une planète où l’on traversera 6 environnements différents, pour nous aider à comprendre une histoire excessivement complexe. On est loin d’un jeu classique de science fiction ou d’un rogue-like où l’on joue pour le fun. Returnal mise en fait plutôt sur la profondeur de son histoire (celle des civilisations qui habitaient Atropos, mais aussi la vie de Selene) pour nous donner envie de jouer encore et encore.

Si au départ on s’intéresse à la vie extraterrestre, on se rend vite compte que l’histoire de Selene est le vrai point central du jeu.

C’est un choix qui peut paraitre étrange pour un rogue-like. Plus on joue à Returnal, plus le jeu devient « facile » car nos armes s’améliorent, on comprend de plus en plus le pattern des ennemis et on apprend quels objets utiliser ou acheter pendant nos parties.

Et une fois qu’on a terminé le jeu, il n’y a pas vraiment d’intérêt à se relancer dans l’aventure. Souvent les rogue-like permettent une re jouabilité infinie en proposant des défis paramétrables ou des modes de difficultés, mais pas Returnal.

On a bien un défi quotidien qui nous permet de nous mesurer aux joueurs du monde entier avec un classement à points, mais lorsqu’on lance une nouvelle partie du jeu (un cycle), si on a compris comment fonctionnaient les ennemis, l’aléatoire ne va pas nous offrir beaucoup de challenge.

Du coup la seule raison de continuer de jouer à Returnal, c’est pour comprendre son histoire. Et il faut avouer qu’elle est assez complexe.

Seule narratrice du jeu, Selene nous fait part de ses impressions pendant nos parties en se parlant à elle même. Pour nous permettre de comprendre ce qui nous arrive, on trouve ici et la des enregistrements audio créées par Selene qui proviennent de moments passés (ou futurs).

On croise des statues, des plaques écrites dans un langage alien, tout un tas d’informations qu’il faut décrypter soi même pour réussir à avancer dans notre compréhension de l’histoire de Returnal.

Comme toutes les bonnes histoires de science fiction, Returnal n’est pas simplement l’aventure d’un voyageur de l’espace qui s’écrase sur une planète abandonnée, mais plutôt un parcours du combattant que notre anti-héroïne va devoir traverser, à travers le temps et l’espace, à la recherche de ses souvenirs.

On vient pour le fun des combats, on reste pour la complexité de l’histoire.

Sans oublier l’ambiance sonore et visuelle. On peut facilement parler plusieurs heures du soucis du détails de chaque niveaux, des idées originales pour les ennemis et la façon parfaite avec laquelle la musique accompagne les différents moments de notre aventure en oscillant entre des silences radio et des moments stridents pendant les combats.

Aux abonnés absents, on peut noter le système de sauvegarde « en cours de partie » qui est inexistant. Une fois un cycle commencé, il faudra soit terminer la partie en enchainant les boss, soit mourir. Il n’est pas possible de sauvegarder et de quitter le jeu pour en démarrer un nouveau.

Il n’y a pas de menu de démarrage quand on lance le jeu, on démarre directement un cycle. Ce fonctionnement s’avère frustrant quand on commence une bonne partie et que l’on souhaite changer de jeu pour quelques heures (ou tout simplement éteindre la PS5 complètement).

Il faut laisser la console en mode repos et ne pas changer de jeu si on souhaite stopper sa partie pour la reprendre plus tard.

La durée de vie

Il faudra une dizaine d’heures pour finir le jeu si vous êtes un habitué des rogue-like et que les TPS n’ont pas de secrets pour vous. Sinon, vous allez mettre beaucoup (beaucoup) plus de temps pour venir à bout des 5 boss du jeu.

En effet, si vous mourrez face à un boss, vous devrez parcourir à nouveau les niveaux construits aléatoirement, trouver une arme qui vous convienne et des objets qui vont bien pour vous permettre de réussir à avancer.

Le jeu propose des raccourcis entre les biomes, mais il faut tout de même les atteindre sans mourir et en les empruntant vous ne vous équiperez pas d’objets qui peuvent s’avérer cruciaux pour vos combats les plus durs.

Une fois terminé, il y a de fortes chances pour que vous n’y reveniez pas, et c’est assez perturbant pour être souligné car c’est pourtant le principe de base d’un rogue-like.

Verdict

Les points positifs

  • La richesse de l'univers
  • L'ambiance
  • Les combats fluides

Les points négatifs

  • Pas de mode de difficulté
  • Pas de sauvegarde en cours de partie
  • Des baisses de framerate quand les combats sont trop chargés

Mentions spéciales

En résumé

Returnal nous propose un jeu d'action frais et dynamique au gameplay fluide et aux combats prenants. <br><br>Accompagné d'un univers riche et d'une ambiance parfaitement réalisée, il se place comme un jeu incontournable pour les fans d'action (moins pour les fans de rogue-like à cause de l'absence de challenge une fois terminé). On vient pour le gameplay, on reste pour la richesse de l'histoire.

Où se trouve la note attribuée au jeu dans ce test ?
C'est simple, il n'y en a pas. Nous pensons que l'expérience offerte par un jeu vidéo ne peut être réduite à une notation arbitraire aussi complexe soit-elle. Nous vous invitons à lire l'ensemble du test ainsi que le verdict qui donnent une idée assez détaillée sur l'expérience procurée par le jeu.