Le studio Ninja Theory nous offre enfin la suite du jeu Hellblade: Senua’s Sacrifice. Cette fois ci on ne retourne pas dans les enfers pour tenter de sauver notre compagnon, mais on se dirige tout droit dans des terres hostiles pour venger notre peuple. 

C’est un ovni vidéoludique que l’on découvre avec Senua’s Saga Hellblade II. Si ses graphismes d’exceptions ont été toujours mis en avant, il ne faut pas oublier son histoire et l’expérience globale qu’il nous propose.

L’univers

Senua’s Saga Hellblade II nous plonge dans une aventure violente et sombre. On accompagne notre héroïne dans un monde hostile où seule une mort certaine semble nous tendre les mains. C’est un mélange de mythologie viking et de culture celte qui sert de socle à cette histoire originale. La narration et la réalisation nous permettent de profiter d’une expérience cinématographique, qui repousse les limites que l’on retrouve quand on se retrouve face à un écran sans manette en main.

Ce monde empreint de tristesse et de destruction est le théâtre de notre aventure qui devient un peu plus sombre et désespérée à mesure de notre avancée.

Le jeu

On incarne Senua, une guerrière  sans attaches et dont le seul objectif est de venger son peuple, quel qu’en soit le prix. La particularité de notre héroïne c’est qu’elle peut entendre des voix. Cette psychose ne s’arrête pas la puisqu’elle peut aussi voir des choses que les autres ne perçoivent pas. Senua n’est donc jamais seule puisque ses actions (et inactions) sont constamment commentées par ses propres pensées incontrolables.

Hellblade II ne nous emmène pas en enfer même si cela y ressemble fortement à première vue. Après une arrivée catastrophique dans un environnement hostile, le jeu nous fait évoluer à travers des paysages déchirés où la vie disparait petit à petit, balayer par des êtres qui ne vivent que pour faire régner le chaos et la désolation.

Alors que l’objectif premier de Senua est de trouver le peuple qui a réduit en esclavage les siens pour l’éliminer, l’histoire change de couleur lorsque qu’elle découvre la présence de géants, des créatures qui détruisent petit à petit les humains qui vivent sur ces terres.

L’une des forces du jeu est la façon dont l’histoire nous oblige à faire face à des situations où rien n’est blanc ou noir, tout est teinté de gris. On va à la rencontre de personnages torturés que l’on mettrait à mort à la première occasion, et pourtant il suffit d’en apprendre plus sur eux pour tout remettre en question.

Senua traverse des mondes désolés mais c’est aussi un voyage pour se retrouver elle même. On évolue au fur et à mesure de nos péripéties, en remettant en question ce que l’on sait. Senua livre avant tout un combat contre son passé.

Il ne s’agit pas d’un jeu d’exploration ou d’un RPG dont vous êtes le héros. On ne réalise pas de choix qui influencent le déroulement de l’histoire. Ninja Theory nous offre ici une expérience « scriptée », où l’on subit les choix de Senua. On va ressentir ses émotions grâce aux voix dans sa tête mais aussi à l’aide de ses expressions gestuels.

Difficile de passer à coté de la claque graphique que le jeu nous propose. L’univers dans lequel on évolue est nu. Les éléments se sont acharnés sur cette contrée. La roche laisse place à la terre, quant au soleil il semble inexistant. On peut donc se concentrer sur les personnages de cette histoire fantastique et il faut avouer qu’on essaie de déceler toutes les émotions de Senua en les lisant sur son visage.

Hellblade II est ponctué de combats prenants avec un côté un peu old school. Notre personnage ne débloque pas de nouvelles capacités et ou de nouvelles armes. On se retrouve donc avec un système très simple où l’on peut soit taper soit bloquer, sans oublier les esquives. Ce qui sort le jeu du lot, c’est l’absence d’interface. Pas de jauge de vie ni de notion de dégât, Senua’s Saga se veut une expérience véritablement cinématographique où l’on ne sait jamais quand le jeu prend la main à notre place.

On se retrouve alors à appuyer frénétiquement sur une touche alors qu’on est dans une « cinématique » en temp réel, et l’inverse se produit aussi souvent quand on peut à nouveau décider de nous déplacer juste après qu’un dialogue se termine. 

Notre exploration nous emmènera à la découverte de puzzles très simples qui sont la pour pouvoir vivre les obstacle que Senua rencontre pendant son aventure. 

L’atmosphère

Le jeu nous propose d’explorer (dans un univers fermé, n’imaginez pas pouvoir aller où vous le souhaitez) un monde dévasté. On se demande s’il ne s’agit pas finalement d’une nouvelle version des enfers où Senua s’enfonce petit à petit sans s’en rendre compte.

La direction artistique, le style graphique, la musique et la narration se marient parfaitement pour nous faire vivre une expérience comme on a rarement l’opportunité.

La durée de vie

Il faudra compter 7 heures pour terminer le jeu en laissant la difficulté « dynamique » qui évolue suivant votre style de jeu. Etant donné qu’il n’y a pas d’exploration poussée, on profitera de notre partie pour voir tous les recoins et écouter les histoires qu’on nous raconte.

Les plus courageux pourront rejouer les chapitres qu’ils souhaitent via le menu, avec la possibilité de changer le narrateur de l’histoire.

Verdict

Les points positifs

  • Une expérience cinématographique forte
  • Une histoire simple mais habile

Les points négatifs

Mentions spéciales

En résumé

Ninja Theory nous propose une expérience inédite avec Senua's Saga: Hellblade II. On pourrait dire qu'il s'agit d'un walking simulator agrémenté de phases de combats old school et de quelques puzzles, avec des graphismes inégalés sur console.</br></br> On dépasse ici ce que le cinéma peut nous offrir tout en racontant une histoire pleine de sens.

Où se trouve la note attribuée au jeu dans ce test ?
C'est simple, il n'y en a pas. Nous pensons que l'expérience offerte par un jeu vidéo ne peut être réduite à une notation arbitraire aussi complexe soit-elle. Nous vous invitons à lire l'ensemble du test ainsi que le verdict qui donnent une idée assez détaillée sur l'expérience procurée par le jeu.