Test / Maquette: rétrospective d’une relation amoureuse agrémentée de puzzles originaux
PCPS4 / PS5
Véritable dénicheur de jeunes talents, l’éditeur Annapurna Interactive est sans aucun doute la meilleure source qui soit pour nous faire découvrir une nouvelle facette du jeu vidéo depuis quelques années. Difficile de ne nommer que quelques uns des jeux qu’ils ont édité quand l’ensemble de la liste n’est composée que de pépites.
What Remains of Edith Finch, Gorogoa, Florence, Outer Wilds, Kentucky Route Zero ou encore Ashen, des expériences originales qui ne se rangent pas aussi facilement qu’un AAA dans un « genre » de jeu à la mode.
Avec Maquette développé par Graceful Decay, on se lance dans un jeu qui n’est pas unique en son genre (on pensera à Superliminal pour le gameplay), mais où l’histoire est un véritable moteur pour l’expérience de réflexion que le titre nous propose.
L’univers
Avec Maquette, Graceful Decay nous propose de parcourir les souvenirs de Michael dans un monde imaginaire. Il ne s’agit pas de n’importe quels souvenirs, mais des moments les plus marquants de sa relation (amoureuse) avec Kenzie.
Il s’agit d’un jeu où l’on va explorer un univers sorti tout droit de la tête de Michael, le tout avec une vue à la première personne pour nous permettre une meilleure immersion. Pas de combat, pas de rencontres avec d’autres personnages, on avance dans l’histoire en résolvant des puzzles.
Le jeu
Dès les premières minutes de jeu, l’accent est mis sur la narration et non sur la réflexion. En effet, Maquette va nous permettre d’explorer une partie de la vie de Michael et pour cela pendant votre déambulation dans notre univers de rêves, des messages apparaitront ça et là sur les murs des chemins que l’on empruntera.
Des messages qui reflètent les pensées de Michael, narrateur malheureux de sa propre vie durant notre aventure. Ces messages textuels s’accompagnent rapidement de scènes audio où l’on est témoin de morceaux de vie entre les deux amoureux.
On apprécie forcément l’utilisation de la vue à la première personne ainsi que l’absence totale de représentation humaine des deux protagonistes (illustrés par des oiseaux dans les cinématiques), ce qui nous permet de nous identifier aux personnages (si on le souhaite évidemment).
L’histoire se déroule par étape et la narration est bien dosée. Pas trop de texte, mais pas non plus de long passage sans un souvenir.
Maquette propose une expérience originale dans son gameplay car l’on se trouve dans un univers découpé en 5 parties (en forme de croix). La partie centrale possède une petite maquette qui représente exactement les 4 autres parties.
L’idée est de pouvoir interagir sur la maquette en posant des objets (une clef par exemple) pour que ces objets apparaissent dans votre véritable environnement.
En résumé, si vous prenez une clef et que vous la posez dans la maquette, elle va apparait dans une taille beaucoup plus grosse dans le vrai monde. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre cette clef qui vient d’apparaitre à côté de vous, la poser à nouveau dans la maquette pour la faire apparaitre encore plus grosse…
Si faire grossir une clef ne semble pas très utile, dites vous que cela peut l’être pour d’autres objets pour s’en servir de pont par exemple. Vous pouvez à l’inverse faire rétrécir les objets ou les déplacer où vous le souhaitez sur la carte.
L’idée est « simple » et c’est que ce qui fait que la partie réflexion du jeu est prenante. A l’image d’un The Witness, ce n’est pas en nous offrant 20 objets pour résoudre une énigme que l’on s’amuse, mais c’est en nous proposant un puzzle extrêmement simple visuellement, mais complexe dans sa résolution.
Et sur ce point, Maquette est un peu inégal. Les puzzles sont relativement simples et il y a plusieurs façons de les résoudre parfois, mais tout à coup ils se complexifient d’un cran, sans crier gare.
L’histoire et les souvenirs ne sont pas là simplement pour nous divertir, ils impactent directement le « jeu » en lui même. En effet, Maquette ne se déroule pas simplement dans le premier niveau composé de 5 parties, mais dans plusieurs niveaux que l’on découvre au fur et à mesure de notre aventure.
Les univers rencontrés sont à l’image de nos souvenirs, une fête foraine, une maison, un parc, Maquette nous propose de traverser la vie de Michael dans les bons comme les mauvais moments.
Pour accompagner le jeu et le choix graphique qui colle parfaitement à l’univers, on a droit à une ambiance sonore en deux parties. D’un côté, un fond sonore très calme qui nous suit durant notre balade et nos réflexions.
De l’autre, chaque niveau débute avec une musique entrainante qui nous booste pour affronter les nouveaux challenges qui nous attendent.
Evidemment, si l’histoire de Michael et Kenzie est universelle, la portée du message que nous offre Maquette sera différente pour chaque joueur selon sa propre expérience. On pourra au choix (enfin, votre expérience choisira) être simple spectateur d’une comédie, ou bien revivre ses expériences personnelles, le temps d’une aventure vidéoludique.
La durée de vie
Il vous faudra entre 3h et 4h pour terminer Maquette, suivant si vous souhaitez explorer tous les endroits et découvrir tous les textes que nous propose le jeu. Vous pourrez vous replonger dans cette histoire mais les puzzles ne changeront pas. A vous de chercher d’autres façons de les résoudre si cela vous donne envie.
Verdict
Les points positifs
- La narration
- L'ambiance visuelle et sonore
- Les puzzles
Les points négatifs
- Trop court
En résumé
L'expérience offerte par Maquette est un mélange réussi entre une histoire habilement racontée et une succession de puzzles pas trop compliqués. On veut découvrir l'évolution de la relation de Michael et Kenzie tout en se doutant bien que l'on se dirige vers un dénouement qui sera loin d'être joyeux. Le jeu perd de son intérêt si vous n'accrochez pas à l'histoire.